Entretien avec l’écrivaine Chahla Chafiq qui, à partir de l’expérience iranienne, revient sur le lien entre laïcité, droits humains et démocratie.
CD : Vous avez créé le concept de « modernité mutilée ». Expliquez-nous ce qu’il recouvre et en quoi il concerne les droits humains et la laïcité ?
CC : C’est l’expérience iranienne qui me l’a inspiré. Avant l’arrivée des islamistes, en 1979, l’Iran vivait sous le pouvoir du shah Pahlavi, qui avait initié de grands travaux de modernisation, mais refusait toute modernité politique, notamment la liberté d’expression et d’opinion, sous prétexte que le développement socio-économique devait précéder la démocratie. Cette « modernité mutilée » a engendré un vide socio-politique qui a permis à l’islamisme de se présenter comme une voix salvatrice, porteuse de justice et de dignité pour les opprimés. Elle a ainsi contribué à l’avènement d’un régime totalitaire encore en place et dans lequel tous les individus doivent se soumettre à des lois prétendues sacrées.
Si la « modernité mutilée » met en évidence le lien dialectique entre l’absence de démocratie, de droits humains et de laïcité, l’exemple du féminisme révèle l’existence de ce lien, en positif.
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Propos recueillis par Clara Domingues