La quatrième de couverture
Dans le débat sans cesse renouvelé sur l’islamisme, il y a un sujet grandement absent, malgré son omniprésence : la question des femmes. Si parmi les images évoquées à l’esprit lorsqu’on parle d’islamisme, l’image de la femme voilée surgit rapidement, paradoxalement, ce sujet n’occupe qu’une place marginale dans les réflexions sur la nature politique de l’islamisme en tant qu’idéologisation de l’islam.
J’ai fait l’expérience de cette absence et de ses malheureuses conséquences à différents titres. Dans mon parcours de jeune militante politique qui a croisé, à la fin des années 1970, l’histoire de mon pays emporté par l’islamisme. Les objectifs politiques et la stratégie déployés par cette idéologie dans leur approche des femmes se sont à l’époque déployés dans l’insouciance générale.
Dans mon parcours d’écrivaine et mon travail sur l’islamisme qui m’a engagée dans un débat au sein de la société française et m’a confrontée à des théorisations, dominantes, pour lesquelles les rapports sociaux de sexe sont souvent secondaires. Parallèlement, les ouvrages qui s’intéressent aux femmes, n’entrent que rarement dans une vision politique globale.
Dans cet essai, Islam politique, sexe et genre, je porte cette ambition. Questionner l’islamisme sous l’angle des rapports sociaux de sexe me permet en effet de mettre en lumière son projet politique anti-démocratique dont le sexisme constitue le cœur.
L’expérience iranienne propose un laboratoire significatif au-delà du contexte local : elle apporte un nouvel éclairage sur l’islamisme et ses enjeux qui marquent notre époque.
Chahla Chafiq